La situation économique en Turquie et le budget 2018

Au troisième trimestre 2017, le taux de croissance s’est établi à plus de 11%, porté par le secteur de la construction et les exportations. Le FMI a relevé ses prévisions de croissance pour 2017 (à 5,1%), de même que la Banque mondiale (à 6,7%). Cette dernière a cependant revu à la baisse sa prévision pour 2018, qui est désormais de 3,5%. Le taux d’inflation turc s’est en revanche établi à près de 12% en 2017, bien au-dessus de l’objectif de 5% de la Banque centrale. Le budget 2018, qui acte une augmentation majeure des crédits alloués aux secteurs de la défense et de la sécurité, prévoit une nouvelle réduction de l’excédent primaire.

 

Une prévision de croissance revue à la hausse pour 2017

 

La Banque mondiale a relevé sa prévision de croissance pour la Turquie pour 2017, de 4% à 6,7%. Elle a toutefois revu à la baisse sa prévision pour 2018, de 3,9% à 3,5%, en prévoyant l’essoufflement de l’effet des mesures fiscales introduites en 2017. En octobre, le FMI avait revu à la hausse sa prévision pour 2017, de 2,5% à 5,1%.

 

Le taux d’inflation demeure nettement au-dessus des objectifs

 

L’indice des prix à la consommation a crû de 11,9%, soit plus que le double de l’objectif de la Banque centrale (5%). Le taux d’inflation des prix à la production s’est révélé également élevé en fin d’année 2017, à 15,8%. Ces taux indiquent des niveaux records inégalés depuis 2003. L’estimation de la Banque centrale pour 2017 était de 9,8%. Lors de sa réunion du 18 janvier, son comité de la politique monétaire a décidé de laisser inchangés ses taux directeurs.

 

La moyenne de l’inflation en 2017 est de 11,1%, après 7,8% en 2016. Sur ce segment, l’indice des prix à la production a enregistré une très nette hausse en passant de seulement 4,3% en 2016 à 15,8% en 2017.

 

Les prix alimentaires et le transport ont respectivement été les premiers postes alimentant le taux d’inflation en 2017.

 

Le taux d’inflation sous-jacent a conservé son niveau élevé en décembre (12,3% en g.a.), détériorant les attentes vis-à-vis de l’inflation sur les prochains mois, a fortiori en anticipant une hausse des prix des matières premières. Les analyses anticipent le maintien des niveaux d’inflation à deux chiffres en 2018.

 

La discipline budgétaire en question en 2018

 

En 2017, le gouvernement a recouru à des mesures fiscales afin de soutenir l’économie. Cependant, les contraintes budgétaires liées à la hausse du déficit, passant de 1,1% à 1,9% en deux ans, ne permettront pas de prolonger de manière durable les stimuli actuels. Par ailleurs, il est possible que la discipline budgétaire soit éclipsée par des considérations politiques, notamment dans le cas d’une intensification des opérations militaires et de l’éventuelle organisation d’élections anticipées en 2018 (actuellement planifiées pour novembre 2019).

 

Les prévisions du budget 2018 pour l’économie turque tablent sur une croissance de 5,5%, au-dessus de celles des organisations financières internationales (3,5% selon le FMI), une prévision d’inflation, optimiste, de 7% (9,3% selon le FMI), un taux de chômage à 10,5% (10,7% selon le FMI), ainsi que des exportations à 169 Mds USD et des importations à 237 Mds USD. Le budget 2018 prévoit une nette hausse du déficit budgétaire (+40% en g.a.) et une nouvelle réduction de l’excédent primaire. Alors que le déficit budgétaire attendrait 65 Mds TRY (soit environ 14 Mds EUR), pour représenter désormais 1,9% du PIB, l’excédent primaire diminuerait à près de 6 Mds TRY.

 

Le nouveau budget introduit des hausses de taxes sur les sociétés et véhicules, contribuant à alimenter l’inflation. Pour 2018, un montant de près de 85 Mds TRY (22,2 Mds USD) a été budgétisé pour les investissements publics, dont le transport représente près de 30% et la santé 10%.

 

Les projections portant sur les recettes fiscales, qui correspondent depuis 2012 à environ 85% des recettes budgétaires, restent inchangées pour 2018. En 2016 et 2017, les taxes directes n’ont représenté qu’environ 30% des recettes fiscales. S’il se confirme en 2018, le redressement des recettes fiscales initié au deuxième semestre de 2017 devrait contribuer à limiter la détérioration de la discipline budgétaire.

 

Enfin, le budget 2018 prévoit une nette hausse du budget relatif à la défense et à la sécurité : les budgets du ministère de la Défense et celui de la Gendarmerie ont été augmentés chacun de 40% par rapport à 2017, soient les hausses les plus significatives introduites en 2018 dans l’administration publique.

 

L’indice de la confiance économique se redresse en janvier

 

En janvier, la baisse de l’indice synthétique de la confiance économique, ininterrompue depuis le mois d’août 2017, a été enrayée. L’indice a progressé de 11,1% par rapport au mois précédent, mais reste cependant en deçà du seuil d’optimisme (100 points).

 

Source : Service Economique de l’Ambassade de France

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