Turquie : 2,9% de croissance en 2016, plus élevée que prévu

L'économie turque a enregistré une croissance de 2,9% en 2016 (+6,1% en 2015), un chiffre plus élevé que prévu, dans un contexte politique et sécuritaire difficile, selon des statistiques officielles publiées le 31 mars par Tuik. Ce résultat sur l'ensemble de l'année a été réalisé grâce à une croissance de 3,5% lors du dernier trimestre et ce malgré une contraction de 1,3% au troisième trimestre ; le taux de croissance du 3ème trimestre 2016 a été revu à la hausse, de -1,8% à -1,3%, comme celui de 2ème trimestre 2016 (de +4,5% à +5,3%).

Dans une enquête réalisée par l'agence progouvernementale Anadolu, publiée fin mars, les économistes prévoyaient en moyenne une croissance de 2,3% sur l'année 2016, avec des estimations allant de 2 à 2,7% ; d’autres prévisions tablaient sur une fourchette de +2,2% à +3,3%, celle du gouvernement était de +3,2%.

Au 4ème trimestre 2016, les dépenses publiques ont enregistré un net ralentissement en glissement annuel par rapport aux trimestres précédents : seulement +0,8% contre +5,6% au 3ème trimestre, +14,4% au 2ème trimestre et +10,5% au 1er trimestre. En revanche, la demande privé a rebondi après le creux du 3ème trimestre : la consommation des ménages (59,5% du PIB)  a crû de +5,7% (après -1,7% au 3ème trimestre) et les investissements, de +2% (après +0,5%) ; les exportations ont également soutenu la croissance avec une hausse de +2,3% (après -9,3%).

 

Côté production, en 2016, la croissance a été tirée par l’industrie, qui a crû de +4,5% (+5% en 2015) et la construction ( +7,2% après +4,9% en 2015), alors que le secteur agricole a reculé (-4,1% après +9,1% en 2015) comme les services (-0,8% après +6,6% en 2015). Côté demande, en 2016, la consommation des ménages a ralenti par rapport à 2015 (+ 2,3% après +5,5% en 2015) ainsi que les investissements (+3% après +9,2% en 2015) alors que les dépenses publiques ont accélérées (+7,3% après +4,1% en 2015), Les exportations ont affiché une baisse de -2% (+4,2% en 2015), principalement sous l’effet de la baisse des exportations de services, en lien avec la crise du secteur touristique, alors que les exportations de biens sont à la hausse. La consommation des ménages a représenté en 2016 59,5% du PIB, les dépenses publiques 14,7% et les investissements 29,8%. Le revenu par habitant s’est établi à 10807 USD en 2016.

La croissance en 2016 reste bien inférieure à celle réalisée en 2015, qui avait atteint 6,1%, l'économie turque ayant été fortement affectée l'année dernière par le coup d'Etat manqué du 15 juillet, ainsi qu'une série d'attentats meurtriers liés à la rébellion kurde et au groupe Etat islamique (EI).

Le recul du secteur du tourisme, dont les revenus ont baissé de près de 30% en 2016 alors qu'il représentent près de 5% du PIB turc, a notamment eu un fort impact sur la croissance. Le taux de chômage a pour sa part atteint 10,9% en 2016, selon des chiffres publiés par le Tuik fin mars.

Le cabinet d'études économiques Capital Economics a salué dans une note cette croissance "bien plus élevée que prévu" et revu à la hausse ses prévisions pour 2017 de 1,8% à 2,5%, sans pour autant envisager d'accélération en 2018. Ces chiffres ont été publiés à un peu plus de deux semaines d'un référendum le 16 avril portant sur une réforme constitutionnelle qui renforcerait considérablement les prérogatives du Président de la République.

"Le bond dans la croissance apparaîtra à partir du 17 avril, parce que, qu'on le veuille ou non, (le référendum) est vu comme une source d'incertitude. En partie parce que les investisseurs sont dans une position attentiste", a commenté le vice-Premier ministre Mehmet Simsek, interrogé sur la chaîne A Haber.

Pour en savoir plus : http://www.turkstat.gov.tr/PreHaberBultenleri.do?id=24566 

Sources : AFP et SER 

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