Le ralentissement de l’économie devient plus apparent … et la livre turque poursuit sa dégringolade face au dollar et à l’euro

1. Selon les données en glissement mensuel, le ralentissement de l’économie devient plus apparent sur le mois de mars :

  1. l’indice PMI publié par la Chambre d’industrie d’Istanbul a diminué sur ce mois, de 55,6 points à 51,8 points (au-dessus de 50 indique un redressement de l’activité industrielle) ;

  2. Selon l’indice PMI de MÜSIAD « SAMEKS » (qui contient à la fois le secteur industriel et les services), l’indice SAMEKS a diminué de 1,4 point par rapport à février pour reculer à 52,8 points en mars (les services de -2,9 points) ;

  3. Selon les données provisoires de l’Assemblée des exportateurs, les exports ont augmenté de 15% en mars, qui indique une activité robuste concernant les secteurs exportateurs, cependant les indicateurs liés au marché domestique indiquent un ralentissement ;

  4. L’indice de la confiance du secteur des ventes de détail publié par TEPAV indique également une baisse en mars par rapport à février, malgré un niveau plus élevé par rapport à l’année dernière ;

  5. L’indice de confiance des consommateurs de TurkStat a diminué en mars de 1,3% par rapport au mois précédent pour poursuivre sa baisse depuis le début de cette année, restant cependant au-dessus de son niveau au 4ème trimestre 2017 ;

  6. L’indice de confiance de Bloomberg affiche un ralentissement plus important : -5% en mars, quant au sous-indice de « tendance de consommation » il a décru de près de 19% indiquant un appétit décroissant pour la consommation ;

  7. Enfin, on observe un net ralentissement de la hausse des crédits. Alors que les crédits accordés par les banques publiques restent toujours au-dessus des banques privées, la hausse des crédits accordés par ces dernières est tombée en dessous de 10%.

 

Source : Service Economique de l’Ambassade de France

 

2. La livre turque poursuit sa dégringolade face au dollar et à l’euro, sur fond d'inquiétude des marchés et de tensions croissantes entre Washington et Moscou qui pèsent sur la région

 

La livre turque a battu mercredi 11/04 de nouveaux records à la baisse face au dollar et à l'euro, sur fond d'inquiétude des marchés et de tensions croissantes entre Washington et Moscou qui pèsent sur la région. La devise turque a notamment dévissé après que le président américain Donald Trump eut averti dans la journée la Russie de frappes imminentes contre la Syrie.

 

La devise turque s'est brièvement échangée à 4,19 livres contre un dollar, avant de revenir à 4,15 en fin d'après-midi, soit une perte de 1,8% de sa valeur sur 24h, et de 9,9% depuis le début de l'année. Elle a par ailleurs brièvement atteint 5,19 livres contre un euro avant de revenir à 5,13, soit une perte d'environ 2,2% de sa valeur sur 24h et de 13,6% depuis le début de l'année. La livre turque a perdu plus de 43% de sa valeur face au dollar et de près de 60% face à l’euro depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016.

 

 

15/07/2016

31/12/2017

10/04/2018

11/04/2018

Diff. 

J / J-1

Diff.

J / 31.12.17

Diff.

J / 15.07.16

 

1€ = en TRL (*)

3,2102

4,5155

5,0190

5,1305

-2,22%

-13,62%

-59,82%

 

1$ = en TRL (*)

2,8834

3,7719

4,0707

4,1453

-1,83%

-9,90%

-43,76%

 

(*) Indicative Exchange Rates Announced at 15:30 by the Central Bank of Turkey

 

"Il y a des raisons convaincantes de croire que la livre va rester sous pression au cours des prochaines semaines", estimait le cabinet Capital Economics dans une note à ses clients, citant le déficit du compte courant élévé (4,15 milliards de dollars en février) et les problèmes de dette de la Turquie.

 

Les économistes mettent aussi régulièrement en garde la Turquie contre les risques de surchauffe de son économie : le pays a enregistré en 2017 une croissance de 7,4%, alors que l'inflation se maintenait à plus de 11% en février.

 

Les économistes préconisent une augmentation des taux d'intérêt pour faire baisser l'inflation, bien que le président Recep Tayyip Erdogan ne cesse de prôner la logique inverse (pour aller plus loin : https://aa.com.tr/fr/politique/erdogan-appelle-à-baisser-les-taux-dintérêt-en-faveur-des-investisseurs-/1112978). Le président "croit que baisser les taux d'intérêt aidera à stimuler l'économie turque, aidera les petites et moyennes entreprises et permettra d'attirer les investissements", a réaffirmé le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin, lors d'une rencontre avec des journalistes le weekend dernier. "Certains, comme la banque centrale, peuvent avoir un point de vue différent, mais ils prennent leurs propres décisions, et le président fait ses propres commentaires", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le Premier ministre turc Binali Yildirim a laissé entendre mercredi que des mesures pourraient être prises par la Banque centrale. "Maintenir l'inflation sous contrôle relève du devoir du gouvernement", a-t-il affirmé.  Le porte-parole du gouvernement, Bekir Bozdag, s'est lui aussi voulu rassurant: "Il y a un environnement sûr en Turquie pour les capitaux locaux et étrangers, une stabilité politique, un pouvoir fort", a-t-il déclaré mercredi.

 

Sources : AFP et Agence Anadolu

 

 

3. La livre turque s’est appréciés après l’annonce d’éléctions présidentielle et législative anticipées

 

 

 

Le président Erdoğan a annoncé le 18 avril que les élections présidentielles et parlementaires anticipées auront lieu le 24 juin 2018. Après l’annonce du Président, la Turquie a suscité un regain d’intérêt de la part des investisseurs. Ainsi, la bourse d’Istanbul a affiché une hausse de 3,11%, soutenue notamment par la hausse des cours de banques. Alors que les emprunts de l’Etat (benchmark bond) ont régressé de 33 pdb, la livre turque s’est nettement appréciée face aux devises étrangères. En effet, la livre turque a enregistré son appréciation journalière la plus élevée depuis que la Banque centrale a annoncé un resserrement de sa politique le 12 janvier 2017. Alors que la majorité des organisations patronales ont salué la décision du président, TÜSIAD a souligné dans son communiqué de presse la nécessité de poursuivre des politiques qui assureront la stabilité macroéconomiques jusqu’aux élections, et d’éviter les mesures qui peuvent endommager la discipline fiscale. La majorité des analystes mettent en avant les enjeux politiques plutôt que la situation économique du pays, pour expliquer cette décision. Enfin, l’état d’urgence a été prolongé une septième fois le 18 avril, pour une durée de trois mois supplémentaire.

 

 

 

 

17/04/2018

18/04/2018

19/04/2018

20/04/2018

Diff. J / 17.04.18

Diff. 19.04 / 17.04

 

1€ = en TRL (*)

5,0747

5,0665

4,9841

4,9670

+2,17%

+1,82%

 

1$ = en TRL (*)

4,0980

4,0964

4,0273

4,0332

+1,61%

+1,76%

 

BIST 100 (**)

108 745

112 099

112 122

110 932

+2,01%

+3,11%

 

(*) Indicative Exchange Rates Announced at 15:30 by the Central Bank of Turkey

(**) à la clôture

 

 

 

Source : Service Economique de l’Ambassade de France

 

 

 

 

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